Biographie :

Nicolas Sanson, né à Abbeville en 1600, est le fils de Thomas Sanson, négociant qui exerça successivement les fonctions de consul, d'échevin, juge des marchands et d'argentier de la ville. Le jeune Nicolas manifeste très jeune un intérêt pour la géographie historique. Encore élève au collège des Jésuites d'Amiens, il compose une Carte de l'Ancienne Gaule établie à partir des Commentaires de Jules César. Elle sera publiée en 1627.

En 1621, il épouse Elisabeth Le Moictier, paroisse Saint-Nicolas, à Abbeville. Le couple s'installe dans un maison située face au parvis de la collégiale Saint-Vulfran. Ils auront 9 enfants. Nicolas Sanson devient drapier ou mercier. Mais sa passion pour la cartographie le pousse, dès 1627, à liquider son négoce et partir tenter sa chance à Paris.

La publication de sa carte de la Gaule, gravée par un autre Abbevillois, Robert Cordier, le fait remarquer par Richelieu qui lui accorde sa protection. Il obtient alors un brevet « d'ingénieur -géographe du roi ». C'est à cette période qu'il croise la route du graveur et libraire Melchior Tavernier (1594-1665). Cette rencontre est décisive : Tavernier fournit la documentation à Sanson et devient son éditeur exclusif.

En 1632, paraît La Carte des [relais de] Postes de France. Suit celle des rivières en 1634. C'est le début d'une cartographie française originale, à l'échelle du pays tout entier. Tavernier souhaitait concurrencer les éditeurs de cartes hollandais et recherchait des cartographes français dont il pourrait publier les oeuvres.

En 1635, Sanson, toujours passionné par la géographie ancienne, publie Britannia, ou recherche sur l'antiquité d'Abbeville dans lequel il tente de prouver qu'Abbeville est la « Britannia » de Strabon qui a fourni la première colonie établie en Grande-Bretagne et lui a donné son nom. Mais il ne parvient pas à convaincre les savants de l'époque.

Dans un autre étude, le Portus Icius, il cherche à établir que cette ville, mentionnée par César, est Boulogne.

En 1635, suite à la guerre des Français contre les Espagnols, il exerce les fonctions d'ingénieur des fortifications de Picardie, surveillant les réparations des fortifications d'Abbeville et de Pont-Remy.

Vers 1639-1640, il se réinstalle à Paris pour défendre ses intérêts face à un Tavernier qui se laisse aller à certaines indélicatesses. Sa collaboration avec Tavernier devient son activité principale. Des cartes d'Europe et des cartes historiques, imprimées en taille-douce, sont publiées par leurs soins jusqu'en 1644 ; date à laquelle Tavernier cesse son activité d'éditeur.

En 1643, le manque de scrupules de Tavernier qui s'attribuait les cartes qui étaient en fait dressée par Sanson, poussa celui-ci à s'éditer à son compte. Il obtient un privilège pour publier personnellement un ouvrage, Les Princes souverains de l'Italie,... Puis, publie un an plus tard ses fameuses tables géographiques qui lui apporteront la notoriété. Il met au point un système de tableaux verticaux, à caractères didactiques, donnant un classement hiérarchisé qui aide à la mémorisation des noms de lieux, pays, fleuves...

En 1648, à la mort de son fils Nicolas, destiné à prendre sa succession, il s'associe à l'éditeur Pierre Mariette, qui s'était rendu acquéreur du fonds de tailles-douces de Tavernier et dont il réédite les cartes. En 1658, paraîtra la première édition de l'Atlas intitulé Cartes générales de toutes les parties du monde,...

Nicolas Sanson meurt en 1667 et est inhumé à Paris. Ses fils Guillaume et Adrien continueront à vendre ses cartes, d'abord en collaboration avec Mariette, puis avec l'éditeur Alexis-Hubert Jaillot dès 1671. En 1692, Pierre Moullart-Sanson, petit-fils de Nicolas, rachète le fonds de géographie à ses oncles et obtient le privilège de publier les oeuvres de Sanson.