Biographie :

Caroline Rémy, dites Séverine est une autrice et journaliste française, engagée pour les droits des femmes et l’aide aux plus démunis.

Caroline Rémy, fille d’un fonctionnaire de la préfecture de Police est née à Paris en avril 1855 ou après avoir passé une enfance solitaire elle se réfugie à Versailles avec ses parents lors de la Guerre de 1870 contre la Prusse.

De retour à Paris elle se marie en 1872 à la demande de ses parents avec Henri Montrobert, employé du gaz. Mari violent, elle se sépare de lui dès 1873 malgré la naissance d’un fils. Elle rencontre par la suite Adrien Guébhard professeur de médecine, issu d’une famille suisse fortunée, avec qui elle se mariera en 1885 et de qui elle aura de nouveau un fils non désiré.

C’est en 1879, à l’occasion de son deuxième accouchement en secret à Bruxelles qu’elle rencontre Jules Vallès, journaliste et politique français d’extrême gauche. Cette rencontre change profondément sa vie. Elle se lie d’amitié avec lui et apprend auprès de celui-ci le journalisme tout en s’initiant au socialisme. Grâce au soutient financier d’Adrien Guébhard, elle permet à Jules Vallès de relancer le Cri du peuple, dont elle reprendra la direction à sa mort en 1885. Elle deviendra ainsi la première femme à diriger un grand quotidien.

Elle adopte le pseudonyme de Séverine dans le monde du journalisme et collabore aux nombreux journaux du moment lui laissant sa liberté d’expression et son indépendance. Elle s’intéresse aux nombreuses causes sociales de l’époque comme le sort des mineurs et le travail ouvrier des femmes et des enfants.

Elle se rapproche dès 1897 des mouvements féministes et fonde le 9 décembre avec Marguerite Durand La Fronde, premier quotidien entièrement conçu par et pour des femmes. Elle y publiera chaque jour ses "Notes d'une frondeuse" et elles y défendront l’avortement, l’éducation mixte, l’égal accès à toutes les professions, mais aussi plus largement le progrès social. Elle participe aussi en 1904 à la création du prix Vie heureuse ancêtre du prix Femina, avec notamment Juliette Adam. Elle rejoint dans les années 1910 la lutte pour le droit de votes des femmes au sein des suffragettes. En 1918, elle adhère au Parti socialiste, puis au Parti communiste en 1921, d’où elle fut exclue en 1923 après avoir refusé de démissionner de la Ligue des droits de l’homme dont elle était l’un des plus anciens membres.

En 1926, elle renonce à Paris pour s’établir dans sa maison de campagne à Pierrefonds. A sa mort en 1929, plus de deux milles personnes sont présentes. Sa maison sera rachetée par Marguerite Durand qui en fera une résidence d’été pour les journalistes.

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