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Jules Auguste Lemire (Abbé)
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Biographie :
Né le 23 avril 1853 dans une famille de cultivateurs de Vieux-Berquin (Nord), village de Flandre française, Jules Lemire devient orphelin de mère à l’âge de 8 ans et est élevé par deux tantes très pieuses. Le jeune garçon, brillant élève, est repéré par le curé du village qui l’envoie étudier au collège privé d’Hazebrouck. Sitôt le baccalauréat obtenu, en 1872, Jules Lemire entre au séminaire de Cambrai. Il est ordonné prêtre en 1878 et est nommé professeur à Hazebrouck, dans l’établissement où il a fait ses études. Il y restera quinze ans.
L’abbé Lemire, initialement nourri des idées légitimistes dans lesquelles baigne une grande partie du clergé, s’en détache insensiblement pour s’ouvrir aux préoccupations sociales. Lui-même issu d’un milieu modeste, il comprend l’humble, l’ouvrier, l’exploité.
L’abbé Lemire se présente pour la première fois aux législatives à Hazebrouck en 1893 en se plaçant sur le terrain de l’acceptation loyale de la République. Ses supérieurs tentent de le détourner de la candidature, mais rien n’y fait : Jules Lemire veut être de ceux qui amélioreront la société. Il triomphe du député sortant et entame ainsi une carrière parlementaire qui durera jusqu’à son décès, survenu le 7 mars 1928.
L’activité de l’abbé Lemire à la Chambre sera d’une densité prodigieuse, particulièrement dans le champ social. Le respect du repos hebdomadaire, la diminution du temps de travail, l’interdiction du travail de nuit des enfants, l’attribution d’allocations familiales, l’instauration d’un congé de maternité : autant de conquêtes que la société française doit en partie à son action. L’abbé Lemire est aussi de la minorité de parlementaires qui militent contre la peine de mort ou pour la suppression des duels.
Ses idées vont souvent à contre-courant de celle d’un clergé majoritairement hostile à une République qui, il est vrai, a souvent fait de l’anticléricalisme son cheval de bataille. En 1914, sommé par son évêque de ne plus se présenter, il tient tête et est suspendu de ses fonctions sacerdotales (la sanction ne sera levée que deux ans et demi plus tard) ; cela ne l’empêche pas d’être élu député pour la sixième fois, puis maire d’Hazebrouck, un mandat qu’il conservera également jusqu’à sa mort.
Soucieux, selon ses termes, de rechercher les choses qui unissent plutôt que celles qui divisent, l’abbé Lemire met un point d’honneur à ne se détourner d’aucun de ses collègues parlementaires, quelles que soient leurs idées.
En dehors de la politique, l’abbé Lemire a été l’homme d’une œuvre, celle des jardins ouvriers. Il a défendu cette cause à la tête de la Ligue du Coin de terre et du Foyer (devenue aujourd’hui la Fédération nationale des jardins familiaux et collectifs) qu’il a fondée en 1896 et dont il a été l’infatigable président jusqu’à la fin de ses jours.
Jean-Pascal Vanhove
Jean-Pascal Vanhove, “Jules Auguste Lemire (Abbé),” L'Armarium, consulté le 22 novembre 2024, https://armarium-hautsdefrance.fr/document/46747.
Nom et Prénom : Jules Auguste Lemire (Abbé)
Date de naissance : 1853
Date de décès : 1928
Lieu de naissance : Vieux-Berquin (Nord)
Profession(s) : Prêtre, Abbé