Description :

En 1917, l'éditeur de Schwann, installé à Düsseldorf fait paraître un ouvrage d'une soixantaine de pages, illustré de 22 photographies. L'auteur, Joseph Clauss, aumônier militaire et pasteur luthérien séjourne au Cateau pendant la Première Guerre mondiale.
Homme de culture, il s'intéresse à l'histoire de la ville où il exerce les fonctions de "Lazarettpfarrer"auprès des soldats blessés. Le Cateau, à l'écart du front militaire, abrite plusieurs hôpitaux militaires.Clauss n'ignore pas que notre ville fut, autrefois, une cité du Saint Empire Romain Germanique ; jadis, les Catésiens étaient de bons allemands !

En écrivant son "Histoire du Cateau et de sa châtellerie", Josef Clauss entend évoquer les vertus civilisatrices de sa patrie pour une ville ayant appartenu à l'Allemagne pendant plus de 700ans -certes venue avec de gros sabots teutons, mais avec le souci -pourquoi pas?- de rétablir une honnête civilisation un peu mise à mal par la Révolution de 1799 ou par la loi de la séparation de l’Église et de l’État en 1905.
La publication, au pire moment de la guerre, peut s'assimiler à une opération de "soft-power", destinée à rendre sympathique auprès de la population française, la présence de l'occupant allemand. Ainsi, on peut s'étonner qu'un éditeur allemand soit capable de mettre en page, sur du papier de qualité, une publication aussi modeste que cette monographie du Cateau. alors que la population est privée de tout suite au blocus allié.
Josef Clauss était, certes, bon historien, il s'inspire de nombreuses sources présentes au Cateau, son ouvrage est surtout précieux pour ses photographies, les plus intéressantes montrant les vitraux d'origine de l'église Saint Martin, pulvérisés par les bombes en octobre 1918 alors qu’ils dataient de 1640-1700. En fin de publication, Clauss relate l'épisode de la révolte huguenote de 1566, au cours de laquelle, Le Cateau est livré à l'autorité d'un groupe de calvinistes valenciennois.

En 1935, Joseph Clauss publie un ouvrage sur "Les Saints d'Alsace" chez le même éditeur. Il existe un doute sur sa véritable le nationalité, était-il de famille allemande ou plutôt alsacien d'origine française nationalisé allemand après la guerre de 1870 ?