Inscrite en 1933 sur la liste des bibliothèques "classées", la Médiathèque Simone Veil de Valenciennes représente plus de 2 000 manuscrits, 140 incunables, plus de 50 000 volumes imprimés rares ou précieux du XVIIe au XXIe siècle, près de 80 000 dessins, estampes, photographies, cartes postales, cartes géographiques ou plans anciens et 500 pièces de dentelles.

Noyau initial des collections conservé dans son cadre d’origine, le fonds de livres hérité des jésuites est à la fois reflet du programme d'études du collège de Valenciennes et miroir de la spiritualité des prédicateurs jésuites.

Au cours de la période révolutionnaire, la bibliothèque des jésuites a vu affluer les collections confisquées aux ordres privilégiés, et tout particulièrement celles saisies à l'abbaye de Saint-Amand et chez le duc de Croÿ, à Condé sur l’Escaut.

Parmi les 300 manuscrits médiévaux amandinois, se distingue un ensemble exceptionnel de 70 manuscrits datés du VIIIe au Xe siècle et représentatifs de la Renaissance carolingienne. Le plus célèbre d’entre eux est le manuscrit 150 qui abrite La Cantilène de Sainte Eulalie, le plus ancien poème de langue française connu. Les 120 manuscrits des XIe et XIIe siècles témoignent de l'importante activité du scriptorium. Au-delà du XIIe siècle, 3 000 volumes manuscrits et imprimés conservés préservent l'essentiel d'une bibliothèque bénédictine classique avec un fonds profane particulièrement fourni comme en témoigne la présence de l'Encyclopédie de D'Alembert et Diderot ou de l'Histoire naturelle de Buffon.

Avec plus de 2 000 titres conservés, la bibliothèque des ducs de Croÿ forme un remarquable ensemble encyclopédique. Outre quelques riches manuscrits de la cour de Bourgogne comme le Miroir d'humilité (ms 240), il s'agit d'une collection essentiellement constituée au XVIIIe siècle, d'abord par le prince Alexandre-Emmanuel de Croÿ (1676-1723), puis par le maréchal et mémorialiste Emmanuel de Croÿ (1718-1784), passionné par son métier militaire, les sciences, la géographie et les grands voyages, comme en témoigne le beau portulan espagnol daté de 1572.

Depuis le milieu du XIXe siècle, la Médiathèque a reçu en legs d'importants ensembles de livres, souvent thématiques, qui forment aujourd'hui autant de fonds particuliers : le fonds Bénézech de Saint-Honoré et sa remarquable collection d’ouvrages de botanique ; la bibliothèque du sénateur Alfred Girard qui, entre autre, rassembla les ouvrages relatifs à la Révolution française ; le fonds du général Louis Chéré, centré sur l’histoire militaire et plus particulièrement l’épopée napoléonienne ; les fonds des poètes Jules Mousseron et Jean Dauby, tous deux chantres de la langue picarde;  ou le fonds Eugène Bozza, le compositeur du célèbre oratorio Le Chant de la mine (1934). Plus récemment, l’importante donation André Schweizer, issue des presses de l’atelier Fanal (Bâle) et représentative de l’Art concret ou art construit, complète de manière significative les fonds contemporains d’estampes et de livres d’artistes que la Médiathèque constitue depuis 1989.

Les fonds locaux et régionaux réunissent, quant à eux, une masse de documents d'intérêt valenciennois au sens large pour la plupart légués par des érudits ou collectionneurs locaux. Parmi eux, mention particulière est faite pour la collection de dentelles de Valenciennes, mais aussi Bruxelles, Malines et Alençon (XVIIe –XXe siècle).

La Médiathèque conserve également une importante collection d’estampes et d’affiches (XVIe-XXIe siècle) aux thématiques diverses et variées : de l’imagerie populaire aux gravures d’artistes originaires de Valenciennes et de la région, en passant par les éphéméra et autres caricatures. Cartes postales, photographies et autres plaques de verre léguées par des collectionneurs locaux passionnés ou des photographes comme le valenciennois Henri Péraud viennent compléter cette riche iconographie.

L'ensemble de ces fonds contribue, au-delà de l'histoire de la ville, à éclairer la riche problématique de l'histoire urbaine des pays du Nord.

Médiathèque Simone Veil de Valenciennes